Le 10 septembre 2024, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a confirmé une amende record de 2,4 milliards d’euros imposée à Google pour abus de position dominante.
Cette sanction, initialement décidée par la Commission européenne en 2017, puis validée par le Tribunal de l’Union européenne en 2021, concerne les pratiques de sa filiale d’Alphabet en matière de comparaison de produits.
Google était accusé d’avoir favorisé son propre service de comparaison de prix au détriment de ceux de ses concurrents dans treize pays européens.
Pendant près de dix ans, Google aurait systématiquement mis en avant son comparateur de produits sur ses pages de résultats, notamment en utilisant des encarts visuellement attrayants (« boxes ») situés de manière proéminente sous la barre de recherche.
Ces « boxes » bénéficiaient de fonctionnalités d’affichage enrichies, qui facilitaient l’accès des utilisateurs aux résultats de Google Shopping au détriment des comparateurs concurrents, eux-mêmes relégués à de simples liens hypertextes moins visibles et soumis à l’algorithme de classement général de Google.
Cet algorithme pouvait faire descendre les résultats des comparateurs tiers loin dans les pages de recherche, tandis que les produits de Google échappaient à cette rétrogradation, s’assurant ainsi une visibilité prioritaire pour les internautes.
Dans ses conclusions du 11 janvier 2024, l’avocate générale de la CJUE avait soutenu que ce comportement d’ »auto-favoritisme » constituait « une forme autonome d’abus » ayant un impact anticoncurrentiel significatif sur le marché de la comparaison de prix en ligne. Elle estimait que ces pratiques allaient à l’encontre de la concurrence équitable.
Suite au verdict, Google a indiqué qu’elle avait modifié ses pratiques dès 2017 pour se conformer aux décisions de la Commission européenne. Selon Google, ces ajustements ont permis de générer des milliards de clics pour plus de 800 services de comparaison de prix externes, ce qui d’après elle montre la réussite de son nouveau modèle.